LOI TRAVAIL: LE HAVRE MONTRE LES PECS

12/09/2017 – C’était LA journée de mobilisation annoncée par les syndicats depuis le mois de juin. Le 12 septembre devait ainsi sonner le début du combat contre la loi travail du gouvernement Philippe. Et surtout son mode d’application: les ordonnances dites Macron. L’objectif était donc d’être présents en nombre et unis. Alors, pari réussi ?

MANIFESTATION

C’était donc le jour J. Celui qui devait marquer le début de la grande fronde contre la loi travail voulue par le Président de la République. Surtout que le fait de les faire appliquer par ordonnance ne passe vraiment pas auprès des des syndicats. La prise de température opérée le 27 juin dernier ayant été un échec, il leur fallait vraiment recitifier le tir. Avec 10 000 manifestants d’après eux et 4 000 selon la police, l’objectif semble atteint. Et niveau unité, c’était comment ?

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UNE (NOUVELLE) PRISE DE TEMPERATURE CONTRE LA LOI TRAVAIL

Un doute planait sur cette mobilisation du 12 septembre. Allait-elle mobiliser justement ? Le 1er test du 27 juin ne l’avait pas été. Alors que tout le monde attendait encore que le contingent grossisse, Serge Fouché sur syndicat Solidaires se voulait prudent.

“On espère que ça va bouger. C’est un bon départ. C’est une rentrée, les conditions météo ne sont pas spécialement au rendez-vous… Mais les éléments de langage sont déjà très forts”

Car quelque chose a changé entre juin et septembre. Déjà, les ordonnances ont été rendues publiques. On n’attend plus que leur mise en vigueur prévue pour le 21 septembre par le gouvernement Philippe. Ceci rend les choses plus claires pour Serge Fouché.

“Les gens ont pris la mesure des règles. Tout le monde en est conscient. Ce sont maintenant les semaines à venir qui devront le révéler”

Et cette fois-ci, on est très loin des 300 personnes qui s’étaient abritées sous la Catène des Containersn en juin. En effet, les syndicats annoncent 10 000 personnes dans leurs rangs. Les forces de l’ordre en dénombre quant à elles 4 000.

EN NOMBRE… ET UNIS CONTRE LA LOI TRAVAIL ?

Finalement, la question du nombre reste quelque peu anecdotique. Enfin, on dit ça parce que la démonstration de force a été plutôt concluante. Une rue de Paris noire de monde tout comme le Boulevard de Strasbourg… Autant dire que l’image marque. Par exemple, on est assez éloigné des 1 000 pauvres personnes qui avaient manifesté le 1er mai…

Pourtant, là où l’échec était attendu, c’était du fait de la division qui semble régner entre les syndicats. En effet, la CFDT n’était pas là. Quant à Force Ouvrière (FO), son secrétaire général national, Jean-Claude Mailly avait appelé à ne pas rejoindre cette journée de mobilisation. C’était d’ailleurs aussi le cas de la section FO de Renault Sandouville. Qu’importe, certains militants de la confédération chimie était là pour agiter leurs drapeau.

“FO est un syndicat avec des confédérations libres et indépendantes. La confédération chimie est là, pas Renault. On fait tous nos choix. Peu importe ce que le national dit”

Mais FO n’était pas le seul autre invité de cette manifestation aux côtés de la CGT et Solidaires. Certaines forces politiques étaient aussi présentes. C’était le cas notamment du Parti Communiste Français (PCF) avec ses têtes d’affiche. Parmi elles, ni plus ni moins que la secrétaire départementale du parti Céline Brulin.

“Le PCF est toujours aux côtés des français contre les reculs sociaux. Ces ordonnances Macron, elles mettent les salariés à la merci des grands groupes. Et ça ne peut que faire souffrir l’économie locale en prime”

On notera aussi la présence de quelques insoumis dans le cortège dont son numéro 1 havrais Gérald Maniable. Mais comme il était là surtout à titre personnel, on retiendra surtout les quelques drapeaux flottant au milieu de ceux de la CGT.

UNE MANIF MAIS ENCORE ?

Outre le poids du nombre et des forces, on retiendra aussi le poids des mots lors de cette manifestation havraise. Car ils ont fusé avant son lancement. Autant du côté de la CGT seule que de la déclaration unitaire des syndicats. C’est d’abord André Valin, retraité mais toujours adhérent de la CGT qui lance les 1eres salves.

“Avec ces ordonnances, ce sont 120 ans de d’avancements des droits sociaux qui sont mis à la poubelle. C’est un véritable coup d’état social. Nous devons gagner la bataille des idées”

Dans sa foulée, Roselyne Mabille de Solidaires n’y va pas de main morte non plus dans sa déclaration unitaire.

“Pour lutter contre le chômage, Macron propose la même chose que ses prédécesseurs. Le tout à marche forcée par ordonnances pour réduire le débat public (…) Ces ordonnances, c’est ce que veut le MEDEF et c’est un retour au XIXe siècle avec un droit du travail par entreprises qui induit donc l’inversion de la hiérarchie des normes enclenchée par la loi El Khomri”

Toutefois, les mots, le nombre et l’union relative affichée ne suffiront pas à faire plier le gouvernement. La mobilisation contre la loi El Khomri de 2016 l’a prouvé. Reynald Kubecki, co-secrétaire général de l’union locale des syndicats CGT du Havre donne le mot d’ordre.

“On le sait, ce n’est pas une journée d’action qui fera plier le gouvernement mais le blocage de l’économie (…) C’est un mouvement d’ensemble que nous devons imposer”

Bon, on n’est pas encore au niveau des mobilisations réalisées en 2016 au Havre. Mais pour une entrée en matière, les syndicats sont satisfaits. Au Havre, la mobilisation a été un succès.

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Maxime Malfoy

Journaliste passionné, Maxime jongle entre radio, vidéo et presse écrite depuis 8 ans. Et pour ce tout terrain de 30 ans, l'important est de transmettre l'information en direct et sans filtre. C'est pour cette raison que Maxime a lancé Seinomedia.fr en janvier 2017.
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