Le Havre 21 : l’asso starter du numérique ?

A l’heure où le numérique est très présent dans les débats de l’agglomération havraise, une nouvelle association voit le jour. Le Havre 21 se donne pour objectif de rassembler autour de ce thème. Car, d’après ses fondateurs, cette transition est vitale pour faire perdurer l’économie locale. Une démarche qui pose pas mal de questions.



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Le Havre 21 : “Prendre le train du numérique”

Le Havre 21 ou LH 21 pour les intimes est encore une association toute jeune. En effet, elle a vu officiellement le jour le 10 octobre dernier à l’initiative de 4 jeunes de l’agglomération havraise entourés d’acteurs locaux. D’ailleurs, ses projets se sont vite concrétisés avec un cycle de conférences qui a débuté dès le 21 novembre dernier (photo). Comme ça, les choses ne paraissent pas très très captivantes. Pourtant, l’ambition de ces jeunes n’est ni plus ni moins que de créer à terme “un LH Forum du numérique“. Ce sont les mots de l’un des fondateurs de l’asso, Paul Vergez-Honta (video).

Pour cela, Le Havre 21 a lancé une série de conférences se tenant dans les locaux de La Hune Coworking au Havre. Ces événements ont pour but de présenter des entrepreneurs proposant des solutions digitales qui peuvent très bien prendre place dans la cité Océane. Le premier à ouvrir le bal fut ainsi Charles Dacquay, co-fondateur de The Hacking Project. Cette entreprise propose une formation gratuite à la programmation informatique. La prochaine se tiendra au mois de février et devrait être en rapport avec l’économie portuaire. Pour Paul Vergez-Honta, cette démarche est fondamentale.

“C’est une association de promotion pour faire entrer Le Havre dans la modernité. On a un très gros retard à rattraper dans dans le tertiaire donc il faut prendre le train du numérique. Il faut le promouvoir pour que les entreprises restent sur le territoire ou y investissent. Surtout qu’on a des atouts comme le port”

Ces conférences devraient ainsi se porter au nombre de 4 ou 5 d’ici l’été 2019 même si LH 21 ne se donne pas d’objectifs chiffrés.

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Quels objectifs pour Le Havre 21 ?

Une fois que les ambitions sont posées, comment cette association compte-t-elle les concrétiser ? S’agit-il de mettre la pression sur les institutions locales dont les discours peinent à se vérifier dans la réalité ? LH 21 veut-elle faire de ce cycle de conférences un tremplin pour d’autres aventures ?

“C’est une association qui n’est pas politisée (…) Le but, c’est de faire de chaque conférence un succès et créer des partenariats économiques et sociaux (…) Après, les partenaires institutionnels sont importants. Mais le monde économique peut très bien marcher sans les institutions” (Paul Vergez-Honta)

Non, l’idée, d’après les créateurs de Le Havre 21, est bien d’offrir un espace à l’expression de solutions utiles au territoire dans le domaine du numérique. Car, pour eux, il s’agit bien de l’avenir et d’une carte que Le Havre et son agglomération doivent jouer. Une carte qui servirait à son développement économique… non sans se marier avec les politiques déjà menées.

“Miser sur le numérique, c’est créer de nouvelles perspectives économiques. On développe le campus universitaire. Eh bien avec un tel paysage, on pourrait dire aux étudiants de rester. C’est une période de transition pour eux comme pour le territoire. Où s’implanter ? Pourquoi pas ici ?”

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Le numérique : un sujet pas si anodin au Havre

Il n’y a pas à dire, ce genre d’initiative tombe à pic. Car, quoiqu’on en dise, le numérique est un sujet récurrent au Havre depuis trois ans. En effet, les agglomérations havraise et caennaises associées à la métropole de Rouen ont obtenu le label French Tech en juin 2015. Un label devant encourager la fédération, l’accélération et le rayonnement des entreprises numériques et innovantes du territoire. Et pour incarner ce label, la Normandie a choisi Le Havre où doit ouvrir la Cité Numérique en décembre 2019. Toutefois, au même titre que ce bâtiment dont la construction patine depuis son lancement fin 2017, Normandy French Tech s’est essoufflé. Ses responsables tentent d’ailleurs de renouveler l’élan via des communautés d’entrepreneurs localisés dans chacune des intercommunalités participantes.

D’ailleurs, puisqu’on parle de Cité Numérique, faire venir The Hacking Project peut apparaître comme un signe fort des ambitions de Le Havre 21. Car oui, la Cité Numérique doit abriter une école du numérique lors de son ouverture. Une école pour laquelle la Communauté d’Agglomération Havraise (CODAH) semble avoir du mal à trouver un prestataire. Comme pour l’ensemble des services que doit proposer le bâtiment… De même, enchaîner prochainement avec une conférence autour du numérique sur le port du Havre rappelle que le fer de lance du territoire sur ces questions, SOGET, vient de renouveler totalement son directoire et réduit drastiquement son personnel.

“Ce n’est pas une coïncidence. On se doit de rester proche de l’actualité. On aimerait bien que Le Havre devienne la Silicon Valley normande et pas uniquement sur le port. Il faut comprendre que si les jeunes entreprises s’implantent au Havre, d’autres vont venir aussi” (Paul Vergez-Honta)

Pourtant, le digital, bien que forcé autant que possible par les décideurs politiques et économiques, n’a pas encore bonne presse au Havre. Du moins, dans l’opinion publique. En effet, sur un territoire encore fortement industriel, l’émergence des outils numériques est vue comme destructrice d’emplois alors que le taux de chômage y est histoiriquement élevé. Pour Paul Vergez-Honta, il s’agit au contraire d’une opportunité.

“Plus les entreprises viendront, plus il y aura d’emplois et les havrais adhéreront, y compris les quartiers éloignés (…) On a tendance à voir le numérique comme destructeur de main d’oeuvre mais cette révolution est beaucoup plus rapide que la révolution industrielle. Et je suis convaincu que les emplois détruits seront remplacés par de nouveaux métiers”

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Le Havre 21 : numérique et pas politisé, vraiment ?

Une association qui s’empare d’un thème majeur pour le développement économique local. Une association qui n’hésite pas à marcher sur les plates bandes des élus locaux avec l’ambition de montrer qu’on peut faire les choses rapidement. Pour preuve, après la venue de The Hacking Project, il a été conclu que l’entreprise de Charles Dacquay s’implanterait au Havre dès mars 2019. Etait-ce déjà prévu avant la conférence ? On peut le penser. Mais Le Havre 21 l’associe à l’événement organisé le 21 novembre. Le tout enrobé d’un discours dynamique et prônant le secteur économique comme véritable locomotive de développement. Plus que le secteur politique, en tout cas, si on a bien compris. Ça ne vous rappelle rien ?

Certes, LH 21 est présentée comme non-politisée. Et rien ne dit que c’est faux. Cependant, les idées portées sont difficilement dissociables du parcours de ses fondateurs. Si 2 des 4 membres ne se font pas connaître pour le moment, le président de l’association n’est autre que Eric Rucklin. L’ancien animateur du comité La République En Marche (LREM) du Havre lors de la campagne présidentielle en 2017. Quant à Paul Vergez-Honta, il a été jusque récemment responsable des Jeunes avec Macron du Havre et est toujours membre du comité local.  Si l’association Le Havre 21 n’a a priori rien à voir avec LREM, les idées et les modes de fonctionnement sont bien là et reconnaissables. Fera-t-elle de l’ombre au parti politique au niveau local ? Après tout, celui-ci a connu pas mal de dissensions depuis son implantation au printemps 2017. Et même le comité LREM s’est repris en main depuis la rentrée avec l’organisation de différentes actions le dynamisme de LH 21 pourrait très bien mettre en exergue son apparente fragilité. Mais il faudra attendre la fin du fameux cycle de conférences pour juger des véritables intentions de cette association.

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Musique : “Blues” de K-Cutters, Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0)

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Maxime Malfoy

Journaliste passionné, Maxime jongle entre radio, vidéo et presse écrite depuis 8 ans. Et pour ce tout terrain de 30 ans, l'important est de transmettre l'information en direct et sans filtre. C'est pour cette raison que Maxime a lancé Seinomedia.fr en janvier 2017.
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