EN MARCHE LE HAVRE: L’INTERVIEW (PARTIE 4)

27/03/2017 – Le responsable de En Marche Le Havre, Eric Rucklin, a accordé une longue interview à Seinomedia. Implantation, actions à mener, élections… Et la fameuse vision Macron dans tout ça ?

INTERVIEW

L'interview: Partie 1

Seinomedia – En Marche, au Havre comme ailleurs, doit quand même diffuser le projet de son leader, Emmanuel Macron. Comment ça se passe ?

Eric Rucklin – Eh bien, le programme de En Marche est sorti il y a quelques semaines. Et dedans, il y a 6 chantiers dont bien sûr le programme économique. Il y a le programme, il y a les idées mais on s’est demandé si ça allait parler aux havraises et aux havrais. Réduction de la taxe d’habitation, avoir plus de pouvoir d’achat… Les gens vont dire : « comment est-ce que ça va se développer matériellement ? » C’est légitime.

EN MARCHE VEUT S’ATTAQUER AU “PARADOXE HAVRAIS”

Seinomedia – Ce sont des questions d’actualité au Havre notamment vis-à-vis des populations pauvres qui s’exilent en périphérie.

E R – Il y a la vision Macron et donc de En Marche mais on a décidé de travailler le programme. On a de récolté un maximum de données et on est tombés sur quelque chose que l’on appelle le paradoxe havrais. C’est une ville à la pointe de la technologie pétrochimique. On a l’un des meilleurs ports de France, on a presque la balance commerciale française qui passe par Le Havre. Et pourtant on a un taux de chômage de trois points au-dessus de la moyenne nationale. D’ailleurs, en tant que ville portuaire, on devrait être trois points en-dessous… Ensuite, on voit un chômage des jeunes fulgurant. Et malgré la présence de très bonnes écoles comme l’ISEL, l’EMN et l’Université qui a certains pôles très intéressants, les jeunes partent.

L'interview: Partie 2

Seinomedia – Donc quel est le diagnostic de En Marche ?

E R – Parce que Le Havre est historiquement une ville portuaire et donc ouvrière où la main d’oeuvre est peu qualifiée. Il y a de l’emploi au Havre mais les entreprises proposent des emplois qui demandent beaucoup de qualifications à un public qui n’en a pas. On doit prendre conscience qu’on est dans une période de transition. Il faut passer d’une main d’oeuvre peu qualifiée à une main d’oeuvre très qualifiée et ça passe par la formation. Il faut qu’on arrive à ouvrir les formations à toutes et tous et que ce ne soit pas cloisonné. Ce doit être large massif et que les gens aient envie de faire de la mobilité professionnelle. C’est ça que En Marche promet. Et ce qui est nouveau, c’est qu’il propose un système de points pour étendre cette reconversion professionnelle jusqu’à trois ans tout en conservant les indemnités chômage.

“ON TROUVERA CES POSTES SUR PLACE ET CE SERA PLUS SIMPLE”

Seinomedia – S’il y a du chômage, c’est donc en partie la faute des salariés ?

E R – Non, pas du tout. C’est juste qu’on a fait une transition. Et dans le même temps, on n’a pas pris conscience qu’il fallait également reformer les gens. On s’est dit « on va recruter ailleurs ». Mais recruter ailleurs, ce n’est qu’une solution à moyen terme. Ce qui est important si Le Havre veut rester attractif, un leader sur le marché, il faudra créer tout un écosystème avec des centres de recherche et de la formation pour les populations locales. On va chercher à Paris alors que si on donne les moyens au havrais de se former, on trouvera ces postes sur place et ce sera plus simple.

Seinomedia – Quand on parle formation, c’est formation initiale ou formation continue ?

E R – Les deux ! On a aussi des centres de formation au Havre aussi bien dans le maritime que pour les permis routiers etc… Il faut aussi trouver un moyen de les mettre en valeur. Mais surtout, il faut bien faire comprendre aux gens que changer de métier au cours d’une vie, ce n’est pas grave ! Au contraire, il faut savoir être polyvalent. Ce n’est pas parce qu’on fait un BEP quel qu’il soit qu’on va rester toute notre vie dans ce domaine. A un moment donné, on peut en avoir assez et décider de se reconvertir. Il n’y aura pas de prise de risque puisqu’un d’un côté on pourra arrêter son travail, faire une formation pour se reconvertir tout en conservant un revenu de subsistance. Donc, non seulement on ne sera pas démuni mais en plus, on aura une vraie chance de retrouver un travail.

“OUI, CA FAIT PEUR, MAIS C’EST AUSSI UN BEAU CHALLENGE”

L'interview: Partie 3

Seinomedia – Donc la “sédentarité” du travail, c’est fini ?

E R – C’est ça qu’il faut faire comprendre aux gens. Avant, on pouvait rester 20, 40 ans dans la même boîte. Là, on est en train de devenir une société de slasheurs, c’est à dire qu’on va cumuler plusieurs jobs ou plusieurs positions au cours d’une vie. C’est à nous d’aller porter le message. Oui, ça fait peur, mais à côté c’est aussi un beau challenge.

Seinomedia – Ces formations, elles seront assurées par le public ou par les entreprises ?

E R – Déjà, je pense qu’il faut arrêter d’opposer constamment privé et public. Je crois que ces deux services ont intérêt à travailler ensemble. Pourquoi ? Qui de mieux que les entreprises pour savoir de quelles formations elles ont vraiment besoin ? On peut parler de Renault Sandouville qui travaille avec les plans d’emplois régionaux pour diffuser leurs annonces d’emploi et surtout diffuser les formations spécifiques dont ils ont besoin. Ca prouve que public et privé ne sont pas antagonistes et qu’ils peuvent s’entendre. Ensuite, ça permettrait aux gens de passer du public au privé sans problème. C’est une occasion de découvrir deux mondes différents. On n’est pas obligés de faire toute sa carrière dans le privé. En plus, dans le public, ils embauchent de plus en plus de vacataires.

La suite de cette interview est à retrouver tout au long de la semaine sur Seinomedia.fr

 

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Maxime Malfoy

Journaliste passionné, Maxime jongle entre radio, vidéo et presse écrite depuis 8 ans. Et pour ce tout terrain de 30 ans, l'important est de transmettre l'information en direct et sans filtre. C'est pour cette raison que Maxime a lancé Seinomedia.fr en janvier 2017.
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